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Fig. XXX. -

Au nord-est de la vallée de Ferriol, sur le flanc nord, la zone 1A désigne un ensemble d’unités densément organisées sur un espace couvrant environ 3 hectares. Ces fronts d’exploitation pour la plupart rectilignes et orthonormés, sont de longueurs variées entre 30 et 130 m. Tous sont ouverts vers le sud, sur le flanc nord de la vallée vers le sud-ouest, au bas de la pente à proximité du chemin entre les cotes 260 et 290.

Ici, un autre ensemble partiellement synchrone semble se dessiner dans la mesure où tous les déchets d’extraction et de taille sont disposés dans le même sens (est-ouest), en un cavalier de déblais commun, long de 40m. Ce constat suggère l’existence d’un groupe de carrières avec une organisation (et peut-être un système de concession) dont le fondement et la datation précise nous échappent. Cet ensemble assez bien conservé sera tardivement « pollué » dans sa partie Est par les dépôts et moellonnages des enlèvements (découverts) des morts-terrains ou les déchets de façonnage issus des très grandes carrières voisines sub-contemporaines (carrières Santa-Maria).

Aucun indice chronologique sûr n’a été reconnu, a l’exception d’éléments mobiliers de forte taille et abandonnés pour défauts : une vasque brisée sur place durant son façonnage et des ébauches de colonnettes.

Dans cet espace, on relève des constantes, et les traits les plus explicites sont :

• la position des fronts à flanc de coteau,
• des morts terrains de faible épaisseur, quelques dizaines de cm,
• une taille effectuée selon de grands plans rectilignes pour une exploitation de grands monolithes : la longueur de 1 / 0.70 m est courante.

Cette dimension est en accord avec les pièces de grande taille comme la vasque dont l’élaboration, au moins dans sa première phase de fabrication, a été effectuée au pied des carrières. Les traces de grains d’orge ou de rustiques retrouvés dans deux carrières au moins sont aussi une preuve que les travaux des tailleurs de pierre étaient réalisés sur place. À noter enfin qu’une cupule aménagée avec un filet gravé autour de l’entrée aété identifiée dans le flanc nord-est de la zone et que l’on compte aussi un quai d’embarquement dans la partie sud occidentale à proximité du chemin..

Après analyse, on doit cependant distinguer deux ensembles. L’un situé plus au nord de la zone (EFI-Aa jusqu’à EFI-Ah) semble faire système et témoigne donc d’une grande cohérence qui est renforcée par l’existence d’un déblai central qui pourrait être commun à ces exploitations. On distingue une exploitation majeure (EFI-A sculp) qui se situe sur la crête autour de laquelle ont été exploitées des exploitations moyennes et plus petites n’ayant parfois servi qu’à extraire quelques blocs. Certaines d’entre elles ont été comblées avec des déblais qui ont été recoupés ensuite et qui témoignent très probablement d’une reprise d’exploitation. Par ailleurs une succession de déchets fins sous les moellons (1Ac, 1Af) ou de moellons et de déchets fins (1Aa) peut laisser à penser qu’un atelier de dégrossissage était associé à ces exploitations. L’autre ensemble composé de petites et moyennes exploitations dispersées dans la zone pourrait constituer un second ensemble de très petits établissements satellites utilisés pour des besoins très ponctuels.

L’un de ces établissements (EFI-Sculpteur), semble avoir l’objet de l‘exploitation la plus importante et notamment de travaux contemporains par un sculpteur qui se l’est approprié pour ses activités.

EFI – Aa

Orientée est - ouest, cette carrière a globalement la forme d’une tranchée. Elle est ouverte aux deux extrémités, avec deux grands fronts d’exploitation, Est et Ouest, se faisant face. Ces deux fronts sont conservés sur env. 1.6 m. de hauteur, le reste de la zone étant comblée par les déchets des exploitations voisines. Des blocs carrés longs de 1 m. à 0,8 m., larges de 1 m. à 0.8 m. et haut de 0, 50 m. ont été extraits dans cette exploitation.

Plusieurs phases d’exploitation et d’aménagement sont visibles. Après une première phase d’extraction de gros blocs, le chantier est abandonné pour être successivement recouvert des déblais des autres carrières puis par des moellons et des déblais issus du travail effectué dans les carrières h, c et d. Suite à une première phase d’exploitation, l’ensemble a été globalement comblé laissant présupposer une ancienneté relative de cette exploitation dans la zone par rapport à ses voisines. Puis cet espace a été dégagé dans une phase ultérieure à son abandon pour être aménagé comme un probable habitat. On lit alors des restes de murets qui déterminent un espace qui semble domestique. Malheureusement, comme sur les autres établissements nous ne disposons d’aucun indice chronologique précis.

On notera aussi que sous les moellons sub-récents, les déblais les plus profonds sont grossiers, quand ceux du niveau supérieur sont fins, témoignant de la proximité probable d’un atelier de taille ou de sculpture.

EFI – Ab

Ici on reconnaît une carrière de petite taille avec un front de taille aménagé à flanc de coteau, long de 12 m. Les saignées visibles sont à 3 coups, larges de 13 cm. Cette exploitation reste très modeste et seulement une quinzaine de blocs ont dû en être extraits. Elle n’a pas été comblée.