En archéologie du bâti, le relevé est un outil indispensable. C'est à partir du relevé que peut être menée une analyse globale du bâtiment : sa chronologie relative, les différentes tranches de construction, les techniques de mises en œuvre... Tous ces éléments participent à une meilleure connaissance du déroulement du chantier de construction. Les archéologues du bâti, confrontés à l'étude d'un édifice, ont choisi le plus souvent la technique du relevé manuel : le « pierre à pierre ». En 2010, le laboratoire "Archéométrie et archéologie" (UMR5138), dirigé par le Professeur Nicolas Reveyron, s'est équipé d'un laser scanner (Faro Photon 120) et des logiciels de traitement des nuages de points (Faro Scene et JRC Reconstructor) pour les études d'archéologiques. Autrefois dans l'incapacité, pour des raisons techniques et économiques, d'utiliser ce type d'outils, les archéologues se sont formés au maniement sur le terrain du laser scanner et au traitement des données. L'objectif n'est pas de produire de simples relevés avec des nuages de points mais de croiser les techniques de relevés traditionnelles avec la lasergrammétrie pour enrichir la documentation graphique qui reste à la base de l'analyse en archéologie du bâti. Il s'agit de documenter un édifice, compléter les relevés d'élévation « pierre à pierre » ou faciliter la réalisation de nouveaux relevés sans recourir à l'installation d'un échafaudage souvent trop coûteux. Notre communication, en présentant la méthodologie employée, vise à montrer le potentiel et les limites de la technique d'acquisition 3D et de confronter les besoins et les solutions techniques apportées dans le cadre de l'archéologie du bâti. L'exemple d'un chantier école réalisé dans l'église romane de Veyrines en Ardèche permettra d'illustrer la complémentarité des méthodes.