L'enregistrement stratigraphique en archéologie est à la base de la discipline scientifique. Mémoire de ce qui est fouillé et donc détruit, il permet de recueillir des informations selon un protocole rigoureux et raisonné. L'utilisation des bases de données et leur exploitation par des outils de plus en plus complexes oblige à harmoniser et à rationaliser l'enregistrement de terrain.

A l'Inrap, sur le projet du canal Seine-Nord Europe, un plateau technique travaille conjointement avec les équipes de fouille à la mise en place et à l'exploitation de tels outils. Les enjeux, primordiaux en archéologie préventive, sont un gain de temps et d'efficacité sur le terrain. Ils permettent également de nouvelles possibilités de gestion et d'analyse. Le chantier de Noyon (Oise) a bénéficié de ce support technique pour la mise en place et le suivi de son système d'information.

La villa gallo-romaine de Noyon, fouillée sur une superficie de 6 ha, présente une stratification sur 1,35 ha et une densité de vestiges très importante (2253 faits archéologiques, une vingtaine de bâtiments). Pour cette raison, une méthode d'enregistrement stratigraphique de type urbain a été privilégiée. L'ampleur du chantier a également motivé la mise en place d'un système d'information passant par un enregistrement directement sur base de données au moyen de tablettes durcies, un outil de cartographie de terrain, une systématisation de l'enregistrement du bâti par photos redressées. Le choix de cette méthodologie de travail a fortement influé sur l'organisation matérielle et humaine du chantier de fouille (abandon du papier pour introduire l'outil informatique dès le terrain, formation des équipes de fouille...).

L'exemple de Noyon sert de support pour la présentation de ces méthodes et permet de discuter des avantages et inconvénients d'une telle démarche sur un chantier d'archéologie préventive.