L'étude des villes romaines repose traditionnellement sur le recours à des catégories architecturales élaborées par les archéologues ou historiens avant la première moitié du XXe siècle. Depuis les années 1980, ces approches taxinomiques furent l'objet de nombreuses relectures critiques fondées sur la confrontation des vestiges archéologiques et d'une analyse des nomenclatures latines utilisées jusqu'alors. Plutôt qu'une approche historiographique ou strictement morphologique, cette communication se propose d'appréhender les questions qu'implique l'utilisation conjointe d'un SIG et d'un modèle conceptuel de données pour l'étude des composantes urbaines d'une ville antique.
Dans le cadre d'une étude des boutiques de la ville d'Ostie du Ier au IVe siècle de notre ère, un modèle conceptuel de données a été élaboré avec le formalisme entité-relation de la méthode Merise. Ce modèle permet une organisation cohérente des représentations et des classifications des informations à l'échelle de la ville nécessaire à l'étude des boutiques qui sont des composantes urbaines plus restreintes. Il est apparu que l'élaboration de ce modèle conceptuel de données requérait une réflexion sur le statut de certaines composantes urbaines, ainsi que sur la nature de leurs relations. Il s'agit donc, à travers quelques études de cas, de mettre en évidence l'intérêt de cette approche dans la numérisation des informations sous forme de base de données mais surtout pour une compréhension plus globale des objets du site et de leurs relations qui trament l'espace urbain objet de notre étude.